d’Emily Cole !
Emily Cole est une artiste Américaine de 27 ans que j’ai rencontré il y a quelques mois dans le club de roller-derby de Montpellier-Le Crès-Lattes (je vous rassure, elle est nettement plus douée que moi) et lorsque j’ai appris qu’elle était chanteuse, je n’avais qu’une hâte : lui poser des questions pour vous la faire découvrir !
C’est donc chose faite il y a quelques jours, à discuter à une terrasse ensoleillée histoire de découvrir qui se cache derrière ce talent jazzy.
Emily, bonjour ! Peux-tu te présenter en quelques mots, ce que tu fais, ton parcours…
Emily : Bonjour ! Je m’appelle Emily Cole, je suis chanteuse de jazz et folk-pop.
J’ai quelques formations ici à Montpellier, où j’habite depuis octobre 2011. Je chante et joue du piano.
J’adore la scène swing, la scène musicale montpelliéraine, ça me convient, même si je viens de Chicago qui est aussi une grande scène musicale !
Depuis toute petite, je fais partie de chorale, j’ai joué dans des comédies musicales, dans des pièces de théâtre etc.
Justement, comment es-tu arrivée en France et pourquoi ?
En fait, je suis arrivée la première fois en France pour y vivre surtout, après avoir fini l’université; d’ailleurs j’y ai appris le français.
Après 4 ans intenses d’études de chant classique (j’ai une formation de chant lyrique), je voulais juste vivre l’aventure tout en essayant de vivre de la musique tout de même. Je me disais « je viens de finir l’université, j’ai plein de possibilités et rien qui m’empêche de partir ». La France m’intéressait car c’est un pays qui apprécie le jazz.
En faisant des études de musique, tu n’avais pas forcément l’intention de devenir prof ou autre ?
Oui et non car dans mon coeur, dans mes tripes, je savais que je trouverai toujours le moyen de faire de la musique pour gagner ma vie, j’avais cette idée en tête sans savoir comment y parvenir.
Donc la première année où je suis arrivée en France, j’étais fille au pair à Grenoble, puis j’ai voyagé un peu en Europe, j’ai habité près de 6 mois à Dublin et quelques mois à Lyon.
Puis en rentrant aux Etats-Unis, j’ai postulé à deux endroits : en Irlande dans une école de jazz et un autre pour être professeure d’anglais en France (soit Lyon ou Montpellier). J’étais acceptée dans les deux endroits, mais étant donné que j’avais déjà passé un an à Grenoble et que j’avais aimé, je me suis dit que je n’étais pas prête de quitter la France ! Et j’ai débarqué à Montpellier.
Tu parlais du fait que la France apprécie beaucoup le jazz, quel est ton ressenti vis-à-vis du public ? Car pour beaucoup, le jazz est une musique très élitiste et pas facile d’accès, tu penses que c’est le contraire aujourd’hui et que les jeunes s’y intéressent davantage ?
Alors oui, je suis d’accord, le jazz peut être élitiste, mais là comme je chante du swing, c’est différent, il n’y a pas cette idée d’élitisme; c’est un style qu’on joue beaucoup dans la rue, il y a pas mal de danseurs, tout le monde peut le faire, c’est très ouvert, notamment ici à Montpellier, ça plait bien.
Par contre le jazz, un peu moins. Quand je vais dans certains festivals ou clubs jazz, c’est un peu coincé.
Comme je suis chanteuse, je suis au centre, les gens ne regardent que moi, mais je n’ai jamais eu de mauvais ressenti. Mais quand je chante, je n’y pense pas.
Mais le swing, le vieux jazz est beaucoup plus joyeux et c’est relaxant.
Du coup, tu t’es intéressé au jazz parce que tu viens de Chicago, qui est une ville très ancrée dans ce style avec des artistes de renom, ou parce que tes parents en écoutaient ou est-ce une toute autre influence ?
Mes parents en écoutaient beaucoup : Ella Fitzgerald, Janis Joplin (qui fait surtout du blues).
Ces chanteuses sont un peu des role models pour moi, pas pour le style de vie mais surtout le chant, haha !
Mais au lycée, j’écoutais pas mal de Duke Ellington, Louis Armstrong.
En fait le jazz me plaisait car en faisant de l’opéra à côté, c’était le truc qui me permettait de sortir de cet univers très strict.
En dehors du jazz, quels sont les artistes qui t’ont donné envie de faire de la musique ?
Il y a un groupe de Caroline du Nord, qui s’appelle Squirrels Nut Rippers, très connus à la fin des 90s, ils avaient un son très année 1930 et j’ai adoré ! Même quand je les écoute maintenant, ça me transporte toujours.
Outre le piano, tu joues d’autres instruments ?
Oui, j’ai commencé le piano en octobre dernier, j’essaie d’en jouer régulièrement. Je joue aussi du ukulélé, un peu de guitare et aussi du washboard. C’est une manière de jouer des percussions dans un vieux style jazz. Je l’utilisais sur scène avec un ancien groupe, Hippocampus Jass Gang que j’ai quitté en octobre 2015 car j’avais envie de faire d’autres choses.
En parlant de groupe, parle-nous de ta formation actuelle, White Chocolate Drops
White Chocolate Drops est un septet où on reprend du Billie Holiday.
L’idée de reprendre Billie Holiday ne vient pas de moi, ce sont l’ancien bassiste et le saxophoniste qui me l’ont proposé, comme elle a chanté tous les standards de jazz des années 1930, j’ai pensé que c’était parfait.
Je fais également partie d’un trio où on chante pas mal lors de mariages, des petits événements ainsi qu’une autre formation qui s’appelle Gramophone Stomp.
Justement, tu préfères être dans un groupe ou tu aimerais faire plus de scène en solo ?
J’aime bien l’idée d’être en groupe mais en ce moment, je découvre l’effet que ça fait d’être seule au chant/piano, c’est plus rétrospectif. Avec le piano, je suis là sans y être, j’aime bien ça car pendant longtemps, j’ai toujours été devant et là, j’apprécie avoir plus d’espace, mettre un peu de distance entre moi et le public.
De plus, j’adore jouer du piano, je pourrais en jouer des heures ! C’est l’instrument qui me convient, surtout pour m’accompagner au chant car avec le ukulélé c’est plus restreint. Je me sens plus « secure » avec le piano.
D’ailleurs, je donne mon premier concert solo au piano à la Gazette Café à Montpellier le 24 mai et c’est gratuit ! 😉
Donc ton actualité, c’est surtout ton projet solo ?
Oui, en ce moment, je m’y consacre beaucoup. J’ai environ 25 morceaux que je finalise pour le concert du 24 mai et aussi, pour jouer dans la rue cet été !
Là je fais surtout des reprises, petit à petit j’espère pouvoir faire des compositions originales. Les reprises c’est très bien lorsqu’on débute le piano, je bosse beaucoup sur le morceau My Funny Valentine, c’est un challenge car il y a beaucoup d’accords jazz, il faut vraiment analyser la partition avant de jouer.
Mais j’aimerais bien m’orienter vers un style pop-folk. Je viens bientôt jouer des morceaux de Barbara, Norah Jones, Tom Waits, etc.
Tu reprends Barbara, pour le moment, tu ne te sens pas capable d’écrire tes propres chansons en français ?
Je reprends aussi une chanson de Stromae, mais à part ça, je chante surtout en anglais. Pour chanter en français, je dois trouver des morceaux qui me parlent, résonnent en moi. Vraiment j’adore Barbara, sa musique est très mélancolique et il y a tellement d’émotions dans sa voix !
Ton programme pour cet été ?
Je joue le 7 juillet à l’Imperator de Nimes, dans le cadre des « Jeudis à Nimes » avec White Chocolate Drops. Je serai aussi à St-Jean-de-Védas le 30 juin, pour une association.
A partir de septembre, je pense que je jouerai à l’Irish Tavern (Montpellier) de manière régulière, en solo.
Voilà. Vive la musique et le soleil !
Merci Emily pour cette charmante discussion et à bientôt sur scène !
Vous pouvez retrouver Emily Cole un peu partout sur Internet : sa page Facebook, YouTube et l’écouter sur Soundcloud.
Toute l’actualité de White Chocolate Drops ici.