Les écoutes du mois #mars-avril 2021

Bonjour !

Le printemps est là et les écoutes qui vont avec aussi ! Au programme : de l’horreur, des cris, de la sorcellerie et une plongée dans les enfers. C’est beau le printemps.

Rob Zombie – The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy
Genre : Metal indus/hard rock

Pour ce 7ème album studio au titre aussi long que lunaire (!), Rob Zombie parle de ce qu’il connait le mieux à savoir : les films d’horreur, les monstres et tout le folklore horrifique des USA.

Cet album est conçu presque comme un film à sketchs, constitué de nombreux interludes entre deux gros morceaux; The Triumph of King Freak (A Crypt of Preservation and Superstition) est du 100% Rob Zombie pur jus avec un passage funk assez déroutant, tandis que Shadow Of The Cemetery Man, avec son instru rock’n’roll, semble être un hommage moderne à Faust.
S’ensuit l’interlude très groovy ambiance années 90 A Brief Static Hum and Then the Radio Blared qui nous mène vers 18th-Century Cannibals, Excitable Morlocks and a One-Way Ticket on the Ghost Train, qui sonne bon le sud des Etats-Unis, ambiance redneck assurée et nous invite à faire un tour dans un train fantôme dans lequel se trouve bon nombre de personnages issus de légendes urbaines ou de l’univers du Dr Seuss.

Fan d’horreur en tout genre, le sieur Zombie rend également hommage à la blaxploitation et le film Scream Blacula Scream sur The Satanic Rite of Blacula dont l’instru est bien puissante et rythmée.
Le freak show ne s’arrête pas là puisque on parle de sorcière sur fond de clavier très 70’s dans Boom-Boom-Boom avant que la voix rauque du chanteur annonce l’apocalypse et l’avènement des créatures monstrueuses sur Terre dans Crow Killer Blues.

Un album sans grande révolution musicale mais qui ravira tous les fans d’horreur et de Rob Zombie de la première heure.

À écouter si vous aimez : Rob Zombie, le hard rock, les vieux films d’horreur

Mary Bell – Bellatrix Boadicea
Genre : Punk/Riot grrrl



Quand y en a marre, y’a Malabar, y a Mary Bell ! Et chez Mary Bell, on en a marre d’un paquet de trucs !

La formation parisienne n’a pas le temps de niaiser et te met des petites baffes comme avec Minimoi et sa mélodie entêtante, et parmi les choses qui agacent le groupe, citons par exemple la charge mentale qui incombe à bon nombre de femmes sur Dog On A Leash, le harcèlement de rue (Sacrificed) ou encore les personnes toxiques qui nous entoure (Some friendship are meant to end (you never cared)).
Tous les morceaux sont percutants, structurés et laissent à peine le temps de respirer.

Cependant, Turning Tables marque une pause (faussement) calme et ésotérique dans cet album. Cette piste aux allures doom est un hymne à toutes celles qu’ont appellent injustement sorcières à prendre le pouvoir pour notamment libérer la parole quant aux violences sexuelles qui sévissent depuis trop longtemps dans le milieu musical comme le hurle à juste titre le quatuor sur Rapists behind the scene en rappelant que « nobody’s safe, nobody’s never fucking safe! »

Avec ce Bellatrix Boadicea au titre on-ne-peut-mieux choisi et musicalement hyper abouti, Mary Bell part en guerre contre une société puante et c’est avec plaisir qu’on rejoint leur rang !

À écouter si vous aimez : Bikini Kill, Black Flag, le punk hardcore, la sorcellerie, vous battre pour une société plus équitable


Pharmakon – Devour
Genre : Noise/Indus/Expérimental



Dans le genre «le monde c’est de la merde » la New-Yorkaise Margaret Chardiet se pose là et a décidé de ne pas faire dans la dentelle non plus.

Avec son projet Pharmakon, Chardiet explore les méandres complexes de l’esprit et de l’humanité avec un son noise/death indus vraiment pas fait pour les fragiles et très immersif, l’écoute au casque pour ce Devour est clairement recommandé.
L’album s’ouvre Homeostasis où le son indus bien lourd et la voix infernale confèrent une ambiance malsaine qui ne nous quittera pas de tout l’opus, opus qui ne contient que 4 titres mais qui sont tous trèss marquants.
Quand Self-Regulating System arrive, il y a ce bruit qui passe d’oreille en oreille comme un flanger, insaisissable, et ce martèlement lancinant qui nous compresse.

Tout y est intense, sans concession et ne nous laisse pas indemne.
Pristine Panic/Cheek By Jowl qui conclue l’album, avec son instru drone hypnotisante nous entraine dans un puits d’angoisse où les mots « panic » « corrupt » « retched » sont appuyés dans le chant, telles des voix dans nos têtes qui ne cessent de parler.

Étrangement, c’est une ambiance angoissante à laquelle on souscrit parfaitement mais qui n’est pas sans conséquence.

À écouter si vous aimez : Lingua Ignota, Sunn O))), la harsh noise, la psychiatrie




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