Souvenirs de concerts #3

Nouveau souvenir, nouvelle destination avec le vieil ami Fred, direction l’Australie pour nous parler de ce soir où un concert de King Gizzard s’est transformé en champ de bataille.

Fred et l’album Nonagon Infinity de King Gizzard and The Wizard Lizard

 > Note: si certaines tournures de phrase semblent étranges, c’est parce que je vis au Québec et qu’on parle un français un p’tit peu différent!

Comme toi je pense, tous les concerts où je me suis retrouvé sont autant de souvenirs qui ont profondément marqué ma ligne du temps. C’est autobiographique!
Mise en contexte pour commencer: début 2017, alors que je m’apprêtais à déménager à Sydney, le groupe australien King Gizzard and the Lizard Wizard commençait à sortir les singles pour leur nouvel album Microtonal Flying Banana.

C’estRattlesnakeetNuclear Fusion” qui m’ont rendu fan de King Gizz ! J’avais déjà beaucoup écouté Head On/Pills mais je n’avais jamais pris le temps d’explorer le reste de leur disco, déjà bien fournie même à l’époque!
Avant même d’avoir commandé les billets d’avion ni même d’avoir obtenu le visa, j’avais déjà pris des billets pour un de leurs shows au Night Cat à Melbourne ! Ces fous avaient programmé trois shows d’affilé (si je me souviens bien) et j’ai réussi à trouver des places pour le deuxième jour, woah !
J’étais super excité à l’idée de voir ces sept musiciens jouer leur nouvel album, chez eux à Melbourne, sur une toute petite scène au milieu de la salle; avec en plus l’énergie que procurent le voyage, le déménagement, le changement de rythme de vie, etc. Autrement dit : j’étais prêt, j’étais dans le mood. Et ils ne m’ont pas déçu une seule seconde: déjà, la salle était cool, et parce qu’on est arrivé super tôt on avait une place parfaite juste devant Joey, un des trois (!) guitaristes.

©Fred Mercy

Déjà saouls après quelques pintes bues pour relaxer un peu après notre arrivée et le _check-in_ au Airbnb de fortune, on a continué avec les pintes de lager dégueulasse du bar pendant le show. Bien désinhibés, on a fait la rencontre de fans super sympathiques qui étudiaient dans le jeu-vidéo et on a fini dans un bar du quartier à discuter de tout et de rien. Et heureusement que les kebabs existent en Australie et qu’ils restent ouverts jusque tard, sinon j’aurais été très mal le lendemain!
King Gizz’ en concert au Night Cat c’est cool, mais j’ai un autre souvenir que je voudrais partager avec vous. Il faut savoir que les gars du groupe sont des musiciens, mais ce sont aussi des entrepreneurs dans l’âme (ou peut-être devrais-je dire des « promoteurs »). Oui, ils sortent des albums presque à chaque année, mais ils ont aussi leur maison de disque Flightless Records, ont signé des artistes vraiment pas dégueus, et organisent (organisaient 😞 ) un festival chaque année, tout simplement appelé **“Gizzfest”**

Comme on s’est fait des amis pendant le premier concert, et comme on ne pouvait pas manquer l’édition 2017 du Gizzfest, on s’est dit qu’on allait se retrouver là-bas!

Bon alors ce Gizzfest… _oh my fucking God!_


Gizzfest c’était en décembre à Melbourne, et même si c’est censé être l’été là-bas on a subi la pluie tout le long. Ambiance camping-apocalypse parfaite, les toilettes de chantiers étant situées à l’extérieur du chapiteau principal, on devait tous faire des allers-retours dans une mare de boue… dans mes souvenirs c’était assez dégueulasse, mais malgré ça je ne me souviens pas avoir vu beaucoup de gens couverts de boue! Comme c’est un festival, ils font jouer plein de _bands_ avant eux et parmi eux j’ai particulièrement apprécié voir Kikagaku Moyo sur scène. C’était bien tranquille, bien _trippy_.

Mais quand les gars de King Gizz sont arrivés pour jouer, le chapiteau s’est retrouvé plein à craquer. Là on parle de… plusieurs centaines de personnes, facile! Peut-être encore plus que ça, parce que je suis nul pour estimer les foules ! Tous bien serrés, tous en train de piétiner de l’herbe sous un chapiteau, certains déjà bien saouls (comme moi… oui, encore), certains déjà sur la montée de drogues psychédéliques (malheureusment pas moi), tous hypnotisés par le logo Nonagon Infinity qui tourne, projeté sur le mur de la scène, quand soudain: “People-Vultures” commence. J’adore cet album et je le connais par cœur, mais j’avais oublié l’énergie foudroyante contenue dans l’intro de cette piste!

> “People-Vultures, God approaches \
> Final Hearing \
> What else have I got left to spew down?”

©Fred Mercy

_Huh!!_ Ça part en moshpit, partout en même temps, comme un Big Bang musical. Même postés plutôt loin de la scène, moi et ma blonde sommes immédiatement emportés par un ouragan provoqué par la foule en délire… à cet instant, j’essaye de lui tenir la main pour ne pas qu’elle chute, puis elle me crie dans l’oreille “j’ai perdu mon soulier !” J’ai juste le temps de lui dire “merde, ça craint!” avant que le tourbillon nous sépare. Je décide d’avancer, de nager dans le sens du courant, et par chance je trouve une zone de calme qui me permet de lire sur mon téléphone qu’elle avait des chaussures de rechange ! Ouf. Aussitôt rassuré, je fonce: j’ai envie de pénétrer l’œil du cyclone. Tout le reste du _set_, j’étais à quelques pas des barrières, coincé par le raz-de-marée, dans une véritable trance reptilienne, mes derniers neurones actifs m’aidant à ne pas tomber et à ne pas perdre ma belle paire de Vans toute neuve.
À la fin, littéralement trempé de sueur, j’attends que les gens se dispersent un peu car je suis curieux de voir si je peux trouver le soulier bleu de ma copine. Une fois le devant de la scène libéré, j’aperçois une montagne de souliers : peut-être une cinquantaine de souliers meurtris, souillés, échoués devant la scène, poussés par le tsunami ! Mais je ne me suis pas démonté et je l’ai finalement retrouvée ! (dans un état lamentable, bien entendu)
Voilà, mon meilleur souvenir de concert, c’était ça!

Après ça, j’ai fait le déménagement inverse _back to Canada_, où j’ai revu King Gizz et j’ai beaucoup sué aussi ce jour là. À ma connaissance, personne n’a perdu ses souliers.

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s