Les écoutes du mois #juillet-août 2021

Yo !

Cet été, c’était 3 salles 3 ambiances niveau écoutes. J’espère que la rentrée se passe bien pour tout le monde.

Lingua Ignota – Sinner Get Ready (2021)
Genre : Néo-classique/Experimental

En débarquant en 2018 avec All Bitches Die, Kristin Hayter aka Lingua Ignota mettait un grand coup dans la gueule aux musiques extrêmes/expérimentales mais aussi aux musiques classiques.
C’est d’ailleurs dans le genre néo-classique que s’inscrit cet album, avec une thématique sur la religion catholique (Hayter fut chantre étant jeune et est passionnée par l’iconographie religieuse) sans pour autant faire du prosélytisme.
Et encore une fois, cet album est une pure claque.

Il est davantage question de « folklore » et de quête de spiritualité, comme le montre The Order Of Spiritual Virgins qui sonne comme une liturgie.
Le titre, Sinner Get Ready (« Pécheur prépare-toi »)peut être perçu comme une provocation et pas nécessairement comme une mise en garde contre une quelconque apocalypse, même si le titre Many Hands dans lequel on entend ces fameux mots, son bourdonnement en fond sonore et ce banjo flippant peuvent faire penser le contraire.

L’ambiance générale sur Sinner Get Ready est pesante et pour cause : composé principalement en 2020 lors du confinement, on ressent justement cette solitude qu’a impliqué ce renfermement forcé, comme si l’enfer était finalement sur terre (Pennsylvania Furnace).
Cette solitude qui nous a poussé à remettre tout un tas de choses en question, Man Is Like A Spring Flower et son chant polyphonique nous montre que le coeur de l’humain fut être bon malgré tout mais que l’amour (en tant que vecteur de salut) ne suffit pas justement à suaver quelqu’un.

Ce nouvel opus de Lingua Ignota est dense, musicalement plus « léger » (exit les instrus doom voire noise) mais à la thématique et aux paroles tout aussi graves et chères à la chanteuse (violences conjugales, spiritualité, etc.)
Un disque à écouter si vous avez aimé ses deux précédents albums.

Tyler, The Creator – Call Me If You Get Lost (2021)
Genre : Hip-hop

Pour chacun de ses opus, le prodige du rap US déboule avec un concept-album où il prend un malin plaisir à endosser une nouvelle personnalité.
Ici, place à Tyler Baudelaire, gangster superstar romantique à l’ego surdimensionné.

Les pistes sont courtes mais sont des sortes de petites saynètes dans lesquelles Sir Baudelaire décrit sa vie de gangster/dealer sur fond d’instru trap (Lemonhead), mais il est aussi un voyou au coeur tendre capable de tomber amoureux, comme le prouve Wusyaname.
À noter que chacun des clips tournés pour présenter les singles de cet album se suivent et forment un court-métrage et qui prolongent le délire de ce concept-album.
Cet album est fait de dichotomies, comme en témoigne Manifesto où Tyler remet la spiritualité et le mouvement Black Lives Matter en question alors que Rise! est un pur morceau d’ego trip où il parle de lui à la 3ème personne et parle de son ascension de star ou encore Wilshire qui parle de relation négligée mais qui ne semble pas l’affecter plus que ça.

Avec cet album, Tyler, The Creator brouille encore plus les pistes et on ne sait jamais où se trouve la frontière entre lui et le personnage (d’où le titre de l’album certainement…)
La production est propre, les instrus vraiment travaillées et originales et la pochette qui ressemble à celle de Return to the 36 Chambers d’Ol’ Dirty Bastard montre à quel point Tyler a envie de conter parmi les plus grands.
Les fans de la première heure seront surement décontenancés par ce nouvel album, ceux qui ne connaissent pas encore réellement feront une belle découverte.





King Gizzard And The Wizard Lizard – Butterfly 3000
Genre : Rock psyché/Synth-pop

Cette année, le très prolifique groupe australien est resté très sage et n’aura sorti que deux albums (si on exclut les lives), dont ce Butterfly 3000 qui est un petit rayon de soleil dans l’ambiance morose du moment.

Et pour justement oublier ces temps troublés, King Gizz nous invite à la rêverie (Dreams) et à se transformer en ce qu’on veut, comme en papillon qui explore la Chine avec Shanghai (dont l’instru reprend des mélodies de musiques chinoises traditionnelles).
Là aussi, composé en 2020, KGLW nous propose une petite séance d’introspection et d’apprendre à vivre avec cette dualité qui réside en chacun de nous avec Interior People.

S’il est certain que l’année 2020 a été compliqué pour tout le monde, il semblerait que le sextuor australien ait pris le parti d’être quelque peu cynique à ce sujet avec 2.02 Killer Year qui parle de toutes les catastrophes de cette année mais avec une mélodie très entrainante qui rend le tout faussement sympathique.
On plane tout au long de cet album (tant mieux et c’est pas Catching Smoke et son hymne aux substances illicites qui va prouver le contraire)
La descente se fait tout en douceur avec Ya Love et surtout Butterfly 3000 où le papillon que nous étions s’envole vers d’autres horizons. Une touche de beauté dans ce monde rempli de laideur.

Pas forcément le meilleur album de KGLW mais certainement le plus enjoué de 2021 et rudement appréciable.

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