Les écoutes du mois #mars-avril 2020

Bonjour/Bonsoir,

Ces deux derniers mois ont été particulièrement éprouvant pour tout le monde à tout point de vue. Encore une fois, j’ai pas mal de retard pour la publication de ces écoutes mais le (non)-confinement pour ma part m’a quelque peu passé l’envie d’écrire, sans parler du fait que j’ai mis plusieurs semaines à « digérer » ces albums qui sont assez chargés émotionnellement. J’ai aussi écouté pas mal de vieilleries (comme d’hab) mais je préfère me concentrer sur les sorties de cette année ! Bonne lecture !

Igorrr – Spirituality & Distortion (2020)
Genre : Baroque-core foutraque

Presque trois ans après l’imposant Savage Sinusoid, Igorrr nous revient encore avec un gros bloc de béton armé intitulé Spirituality & Distorsion, où mélodies mystiques et chants gutturaux se mélangent allègrement. 
L’introduction au oud et l’ambiance orientale/metal (oui !) de Downgrade Desert annonce clairement que ce disque va te mettre la tête à l’envers. 

Car c’est là le fil conducteur de cet album : un mélange de genres musicaux a fortiori opposés (Himalaya Massive Ritual en est l’exemple parfait), beaucoup inspiré des musiques orientales comme Camel Dancefloor.
Cela dit, Igorrr nous gratifie tout de même de morceaux purement breakcore tel que Very Noise et rend également hommage à ses influences de toujours en invitant le chanteur de Cannibal Corpse, Corpsegrinder, à faire part de ses plus beaux grunts transformés en 8-bit sur Parpaing (quand je vous parlais de béton armé !) 
Le kanoun et la voix de Laure Le Prunenec sur Overweight Poesy viennent insuffler un léger moment de répit avant que le morceau explose dans tous les sens. 
Spirituality & Distorsion est un album dense, riche, parfois cérébral et qui confirme que le talent de Gautier Serre n’est plus à faire.

Ma note : 8/10

À écouter si vous aimez : Squarepusher, le Igorrr des débuts, le gros metal qui tache, casser des briques à mains nues

Flat Worms – Antartica (2020)
Genre : Indie rock/Punk 

Le super-groupe Flat Worms présente là son premier album après moults EP tous aussi vénères les uns que les autres. 
Cet Antartica est peut-être un peu moins bourrin mais tout aussi rentre-dedans et un peu plus second degré. Plaster Casts est très énergique et donne cette impression d’avoir tapé un gros sprint. Le titre éponyme est, quant à lui, un peu plus tranquille grâce à sa vibe ’70s un peu psyché. Le chant est nonchalant mais efficace. 
Flat Worms ne laisse pourtant pas de côté cette énergie qui les caractérise si bien, en particulier sur The Mine ou Condy Colony, morceau hyper punchy qui rappelle terriblement Ty Segall. 
L’album se conclut sur Terms Of Visitation et qui donne clairement l’envie d’en découdre. 
Un album un peu en-deçà de leurs précédents faits d’armes mais tout aussi sympa à écouter pour cet été ! 

Ma note : 6/10
À écouter si vous aimez : Ty Segall, Thee Oh Sees, boire des coups en pleine chaleur


Nine Inch Nails – Ghosts V: Together (2020)
Genre : Electro

Si vous suivez ce blog, vous savez que Nine Inch Nails (NIN pour les intimes) est mon groupe de chevet depuis très longtemps. 
Aussi, il m’aurait paru vraiment étrange que Trent Reznor ne se montre pas productif en cette période. En mars dernier, lui et son acolyte Atticus Ross (avec qui il co-signe bon nombre de musiques de films depuis plusieurs années) ont décidé de partager deux albums intitulés Ghosts (qui font directement suite à Ghosts I-IV sorti en 2008. 
Ghosts V : Together est, de l’aveu des musiciens, un moyen de montrer leur soutien à leurs fans (et aux autres) durant cette crise. 
Letting Go While Holding On est planant, limite Brian Eno et relaxant, nous faisant presque oublier ce qu’il se passe en ce moment. Néanmoins, le duo sait aussi nous plonger dans des atmosphères un peu plus sombres comme avec With Faith qui est, malgré son titre, faussement optimiste. Your Touch rappelle quelque peu la bande-son de The Social Network et nous fait frissonner. 
Still Right Here, qui termine l’album, sonne comme une lueur d’espoir, notamment avec ce gros mur de guitares typiques de NIN qui donne envie de tout casser. 
Un album relaxant et atmosphérique en ces temps incertains. 

Ma note : 7/10
À écouter si vous aimez : Brian Eno, tout NIN, la méditation

Nine Inch Nails – Ghosts VI: Locusts (2020)
Genre : Musique de film imaginaire

J’aurais bien fusionner ces deux albums mais clairement, Ghosts VI:Locusts est une oeuvre à part entière et l’exact opposé de Ghosts V.:Together.
Ici, tout est noirceur et apocalyptique (comme en témoigne le titre) et se présente franchement comme la bande-son d’un film (post)-apo mais dont on est les protagonistes. 
Le premier titre, The Cursed Clock (à écouter au casque ABSOLUMENT) fait irrémédiablement penser au thème d’Halloween de John Carpenter, l’angoisse est déjà là mais Run Like Hell est un sale compte à rebours menaçant qui va nous entrainer dans la folie (When It Happens (Don’t mind me)). Cette folie qui nous pousse à ne plus trop faire confiance à quiconque (Trust Fades et qui rappelle quelque peu certaines pistes de The Girl With The Dragon Tattoo) tandis que Your New Normal sonne comme une routine inquiétante (comme ce nouveau normal imposé que l’on subit actuellement). Ce nouveau normal qui rend dingue avec son trop plein de tout et qui éclate dans Turn This Off Please, aux accents indus chers au NIN des tout débuts. 
Mais n’oublions pas que tout ceci n’est qu’un mauvais moment à passer et que l’espoir est là (Almost Dawn). Ou pas. 

Ma note : 8/10
À écouter si vous aimez : Tout NIN, toutes les BO écrites par Trent Reznor et Atticus Ross, la fin du monde. 

 

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