Bonjour à tous !
La sélection estivale des écoutes du mois est ici, que des trucs aussi lours qu’un orage d’été ! Enjoy !Slipknot – We Are Not Your Kind (2019)
Genre : Metal
Après avoir balancé un premier single bien couillu et assisté à leur concert le 1er juillet dernier, j’attendais cet album avec impatience. Ayant un peu zappé les deux derniers albums, We Are Not Your Kind s’impose comme un gros morceau de la discographie des 9 masqués.
On a là un album plutôt concept (voire expérimental sur certains morceaux) qui sort clairement des sentiers battus.
Unsainted ouvre l’album avec en faisant la part belle aux percussions et surtout à ce refrain envoûtant accompagné d’une chorale. Red Flag est du Slipknot pur jus tandis que Nero Forte est certainement le morceau le plus puissant de l’album; entre la batterie en intro qui matraque, le refrain altérant chant clair/hurlement et surtout le pont en plein milieu qui tabasse gentiment.
Cependant, Slipknot glisse sur le chemin de l’expérimentation avec Spiders et My Pain, aux allures très cinématographiques et atmosphériques rappelant parfois la musique d’Halloween de John Carpenter. Deux morceaux déroutants mais pas incohérents dans cet album.
Certains mélodies ou éléments sont repris tel un fil rouge; la fin de Insert Coin qui correspond au début de Solway Firth, titre qui conclut ce We Are Not Your Kind comme un bon coup de massue derrière la nuque.
Un album qui mise avant tout sur les ambiances tout en gardant une énergie implacable, avec une production impeccable.
Ma note : 8/10
À écouter si vous aimez : Slipknot, Stone Sour, le metal, John Carpenter
King Gizzard And The Wizard Lizard – Infest The Rats’ Nest (2019)
Genre : Rock psyché/Metal/Gros foutoir
King Gizzard & The Wizard Lizard est un groupe ultra-productif et surtout inclassable.
Évoluant principalement dans le rock psyché, les Australiens sont capables de s’approprier tous les genres musicaux pour en faire des pépites d’or. C’est le cas avec Infest The Rats’ Nest, clairement inspiré de Slayer et du thrash metal.
Comme à leur accoutumée, ils nous livrent un concept album divisé en deux parties : la première parle notamment du changement climatique et du déclin de la civilisation humaine avec notamment Planet B et Superbug dont l’intro façon stoner donne envie de se faire bouffer par les bactéries suggérées par ce titre.
Venusian 1 ouvre la seconde partie de ce concept album où l’on suit un groupe de rebelles contraints de s’installer sur Vénus; rebelles qui connaitront une fin tragique sur Self-Immolate avec sa batterie entêtante.
Hell conclut l’odyssée funeste de ce groupe en reprenant le même riff de guitare déjà entendu sur plusieurs morceaux.
Vous l’aurez compris, c’est un album à la fois sombre, pessimiste et foutraque mais avec une puissance de furieux !
Déroutant mais passionnant !
Ma note : 7/10
À écouter si vous aimez : Slayer, le thrash metal, les groupes qui partent en freestyle
Ty Segall – First Taste (2019)
Genre : Garage rock/Psyché
Tout comme King Gizzard, Ty Segall est un musicien ultra prolifique qui aime les challenges. Pour First Taste, le Californien se lance le défi de n’utiliser aucune guitare dans cet album mais fait preuve d’ingéniosité en employant d’autres instruments à cordes ou même des claviers pour les faire passer pour des guitares.
C’est le cas sur le titre Taste où la basse domine. The Fall, avec son coté impro de jazz, fait place à la batterie et When I Met My Parents Pt.1 est une piste instrumentale très étourdissante.
Ty Segall n’oublie pas que la voix est un instrument à part entière comme il prouve sur Ice Plant qui est entièrement (ou presque) a cappella.
Self-Esteem est une belle ritournelle obsédante et Lone Cowboys d’inspiration country avec son banjo termine cet album avec un petit gout de reviens-y.
Un album très introspectif mais libéré des contraintes, très accessible et idéal pour cet fin d’été.
Ma note : 7/10
À écouter si vous aimez : le rock psyché, le rock en général, le jazz, la musique quoi !
Lingua Ignota – Caligula (2019)
Genre : Indus-Folk/Néoclassique/Doom
Pour terminer cette sélection, voici un album très difficile à appréhender.
Derrière le nom de Lingua Ignota (emprunté à la religieuse Hildegarde de Bingen) se cache l’artiste américaine Kristin Hayter qui, pendant plusieurs années, a été victime de violence domestique.
Lingua Ignota est donc, pour elle, une sorte de catharsis et l’occasion de se faire la voix (d’une certaine manière) de celles qui ne peuvent pas ou plus parler.
Alors, on est là face à quelque chose de très lourd, très sombre, très dur mais beau.
Ayant un parcours de formation musicale classique (Conservatoire, opéra, chant dans une chorale), on retrouve nombre de ces éléments dans Do You Doubt Me Traitor et ses hurlements rejetant une souffrance véritable, dans Butcher Of The World et l’utilisation du requiem Musique pour les funérailles de la reine Mary d’Henry Purcell.
May Failure Be Your Noose est, sans conteste, une menace rendue faussement inoffensive par l’envolée lyrique du piano.
Tout n’est que colère et tristesse dans cet album comme dans Sorrow! Sorrow! Sorrow! inspiré d’une lettre de suicide ou encore dans Spite Alone Holds Me Aloft, avec ce piano nous donnant l’impression d’être dans un endroit hanté, un morceau effrayant aux allures de black metal.
I am The Beast achève cet album très personnel et résume avec cette simple phrase « All I want is boundless love/All I know is violence » toutes ces années de violences conjugales subies, le tout soutenu par un clavecin tout aussi froid.
Bref, un album très complexe voire obscur qui installe le malaise à chaque morceau mais d’une beauté renversante.
Ma note : 8/10
À écouter si vous aimez : Les requiems, le doom metal, les atmosphères sombres…
Très belle sélection !
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