
© Arrache-Toi Un Oeil
Il y a un mois de ça, début juillet, la 5ème édition du Pointu Festival au large de Six-Fours-Les-Plages affichait une programmation bien trop alléchante pour qu’on y résiste ! J’y suis donc allée le dimanche où la programmation était on-ne-peut-plus parfaite !
C’est sur l’île du Gaou (endroit à découvrir tellement c’est pittoresque) où je me suis donc rendu pour terminer cette première semaine de juillet un peu comme je l’avais commencé : avec de la musique très bruyante et très qualitative.
S’étalant sur 3 jours, le Pointu Festival (qui tient son nom des barques en bois typiques de la Méditerranée) se distingue non seulement par sa programmation indie et éclectique mais aussi (et surtout) par le fait qu’il soit gratuit ! Et proposer une telle manifestation culturelle de cette qualité sans payer l’entrée, ça relève de la haute voltige ! Rien que pour ça, bravo à l’organisation !
Après avoir zoné quelque peu dans Six-Fours (sous une chaleur de l’enfer), on récupère nos pass Gaou (qui sont des bracelets garantissant l’accès au site), on prend quelques jetons pour les boissons et on se met en condition pour cette soirée qui s’annonce énorme : JC Satan, METZ, Converge et Mogwai !

Mise en condition effective ©Au Rayon Musique
Il est 19h30 quand JC Satàn fait son entrée sur scène. C’est un groupe que je connais uniquement de nom mais qui, après cette prestation, me laisse assez pantoise. Même si le groupe dégage une énergie certaine, je trouve qu’il leur manque une identité sonore propre.
A leur décharge, ils avaient la lourde de tache d’ouvrir ce troisième jour de festival, juste avant les monstres que sont Mogwai et Converge, c’est pas évident (d’ailleurs, un des guitaristes blaguera à ce sujet).
Certaines mélodies sont, somme toute, bien accrocheuses mais n’arrivent pas à me convaincre. Le guitariste déclarera à la fin du set « on s’en fout, on joue pour les gens qui aiment la pop ! »… Pourquoi pas !

JC Satàn ©Gabrielle Beri
Le groupe bordelais finit à peine sa prestation que les roadies et autres techniciens sont déjà en place pour changer tout le matos et faire place au groupe suivant qui est METZ.
Comme son nom ne l’indique pas, METZ est un trio canadien que j’ai déjà vu en live il y a quelques années et qui m’a bien scotché, et comme la fois précédente, les mecs envoient du lourd dès le début avec Mess Of Wires.
Get Off fait bien le taf mais c’est surtout le classique Spit You Out qui met tout le monde en feu.
La setlist est calibrée à mort, pas de temps mort, et Wet Blanket conclut ce show parfaitement. Encore une petite claque dans la tête !

METZ ©Gabrielle Beri
Le soleil se couche doucement sur l’île du Gaou et les esprits commencent à chauffer quant à l’arrivée imminente sur scène des maitres du hardcore que sont Converge.
L’amie qui m’accompagne pour l’occasion (elle aussi fan de Converge depuis la première heure) me tanne pour qu’on soit bien devant la scène, histoire d’en prendre plein la tronche ! Bien nous en a pris puisqu’on voit chacun des musiciens se préparer à leur manière avant le déferlement.
Il est 21h55 et ces gros tueurs décident tout simplement de faire régner le chaos sur Terre. J’ai déjà assisté à un concert de Converge par le passé (qui était nettement plus violent que celui-ci) mais là aussi, on a droit 45 minutes de violence pure. Ils jouent principalement les titres issus de leurs deux derniers albums; Dark Horse marche à merveille en live, avec un Jacob Bannon (chanteur) complètement habité, qui hurle et court partout sur scène ! Sadness Comes Home est un bijou de technique.
Contrairement à leur date à Paris quelques jours auparavant, la setlist est amputée de quelques (excellents) titres mais cela n’empêche pas d’avoir droit à Eagles Become Vultures monstrueux avec Ben Koller (batteur) en très grande forme (alors que le mec s’est pété le coude il y a 6 mois environ) et de conclure ces 45 minutes de foutoir par le classique mais efficace Concubine.

Converge ©Gabrielle Beri
La nuit est maintenant tombée, l’ambiance se fait doucement plus calme (ou pas) pour se préparer au show des Ecossais de Mogwai.
Pour ce groupe aussi, c’est la seconde fois que je les vois en live et encore une fois, la qualité est au rendez-vous et le public nettement réceptif.
Mogwai est clairement un groupe taillé pour le live tellement ils dégagent une aura et une énergie de malade que je n’arrive pas à retrouver sur leurs albums studio.
Ici, point de hurlements vocaux mais des gros murs de guitares tout aussi puissants. Every Country’s Sun ouvre le concert et nous prend doucement dans ses bras avant de nous balancer Paths To Helicon pt.1 bien senti et un Rano Pano bien rugueux qui réveille quelque peu, accompagné d’un joli jeu de lumières scéniques.
La setlist est faussement paisible alternant les moments calmes et explosions en rafales comme le prouvera le dernier titre du concert Mogwai Fear Satan (morceau de 16 minutes (mais plus court en live) où t’as l’impression qu’il s’agit de 3 morceaux différents, chapeau les gars !)
Le lead guitariste remerciera plusieurs fois (en français) le public, manifestement venu en masse pour ce groupe-là.
00h30 et les dernières notes de guitares de Mogwai résonnent sur l’île du Gaou, nous indiquant ainsi que cette jolie fête est terminée.

Mogwai ©Gabrielle Beri
Encore une fois, merci et bravo l’organisation du Pointu Festival pour cette belle soirée (je n’ai pas assisté aux deux autres soirs de cette édition mais j’imagine que c’était bien classe), je pense que je n’aurais jamais imaginé voir tous ces bons groupes en même temps et gratuitement et sur un site aussi pittoresque.
(Bon, j’ai également dormi 3h cette nuit là mais ça valait clairement le coup ^^)
Il y a fort à parier que la programmation de l’année prochaine soit aussi bonne et que je sois de la partie !