La semaine dernière, je suis allée au cinoche voir le documentaire Amy réalisé par Asif Kapadia retraçant les dernières années de la chanteuse Amy Winehouse.
J’avoue que j’y allais à reculons et que j’avais de grosses appréhensions. Et j’avais raison.
Sans être fan d’Amy Winehouse, j’aime bien certains de ses titres, son premier album Frank est un bijou mais pour autant, ce documentaire ne m’intéressait pas outre mesure pour plusieurs raisons :
– Je ne suis pas réellement fan
– J’avais très peur que ce film soit trop racoleur.
Et effectivement, il l’est. Je reviendrai là-dessus.
Le docu commence à partir des 17 ans d’Amy Winehouse et se focalise particulièrement sur les dernières années qui ont fait d’elle une star, à partir de la sortie de l’album Back To Black.
Le film est constitué d’images d’archives (aussi bien issus de la famille/amis que des images tirées d’émissions tv) et de commentaires de ses musiciens, de ses amis d’enfance, amis qui l’auront soutenu et essayé de l’aider jusqu’à la fin de sa vie, malgré tous ses déboires.
On y découvre alors une jeune fille souriante entourée de ses amis, avec une voix incroyable, très jazz et soul mais déjà adepte de drogues (douces) et tourmentée par de gros problèmes familiaux, notamment par la séparation de ses parents et son père qui décide de mettre de la distance.
Ce même père finalement très opportuniste, qui décidera de revenir vers sa fille au moment où elle commence à être connue en dehors de la sphère du jazz, et qui sera – en quelque sorte – responsable de la mort de sa fille : c’est lui qui dira que sa fille n’a aucun problème d’addictions, qu’elle va bien (qui donnera naissance au titre Rehab), qui participe et produit une télé-réalité (sous couvert de « documentaire ») en mettant en scène sa propre fille lors de sa cure de désintox à Ste-Lucie.
Évidemment, les histoires sentimentales de Winehouse sont passées au crible et notamment son histoire avec Blake Fielder, avec qui elle aura vécu une passion destructrice puisque c’est lui qui l’aura(it) initié aux drogues dures et qu’il est responsable de ses addictions.
D’une certaine manière, on pourrait rapprocher Amy du biopic de Kurt Cobain dans la mesure où les personnages sont similaires : des artistes timides qui rêvaient seulement de faire la musique qu’ils aimaient et qui se sont retrouvés submergés par un succès auquel ils n’étaient pas préparés. Sans oublier leurs addictions aux drogues et le fait d’être décédé au même âge (le fameux Club des 27).
Pour moi, le biopic (mais est-ce que c’en est un ?) sombre dans le racolage putassier à partir du moment où l’on voit des photos d’archive montrant Amy droguée jusqu’à l’os (photos reprises dans les tabloïds du monde entier), incapable de chanter lors de son come-back en Serbie ou encore lorsqu’on voit les vidéos de la police sortant la dépouille d’Amy sur un brancard recouvert d’une bâche de dissimulation.
Néanmoins, on voit parfois une Amy humble, timide et impressionnée, surtout lors de son duo avec Tony Bennett, son idole de toujours.
Bref, un docu trop racoleur, insultant pour la mémoire d’Amy et qui ne laisse pas un souvenir impérissable.
Ma note : 10/20
NB: Aujourd’hui, cela fait 4 ans qu’Amy Winehouse nous a quitté.