Au programme de cet article, mes lectures des mois de mars-avril.
Évidemment, des lectures qui causent musique.
Je commence en vous présentant un nouveau magazine : Freaksound. Ce magazine traite de l’actu rock/metal/indie, jusque là, rien de bien nouveau.
Mais là où Freaksound se démarque, c’est qu’il traite principalement de la scène française. En voilà une idée qu’elle est bonne, surtout quand on sait qu’il existe à peu près une tonne de groupes français qui valent le détour,
c’est bien qu’un médium décide de s’y pencher et d’y consacrer 80% de sa ligne éditoriale; et ça me permet de combler mes lacunes de ce côté-là (je suis plutôt une grosse adepte de la scène anglaise ces derniers temps).
Donc Freaksound propose des interviews de groupes français (qui chantent en anglais cela dit) mais pas que. On y trouve des pages consacrées à la « culture musicale » en général (donc artistes internationaux), des pages de « pratique musicale » avec des tablatures (ça tombe bien, je suis pas du tout musicienne) mais à la culture tout court (arts graphiques, littérature).
Du coup j’approuve ce magazine d’autant que depuis la disparition du merveilleux magazine alternatif Elegy, je n’ai jamais pris la peine de (r)acheter le moindre magazine musical.
J’attends de pouvoir mettre la main sur le #2 très bientôt.
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Ma seconde lecture, c’est cet ouvrage : Les 100 albums légendaires du rap écrit par Olivier Cachin, le journaliste spécialiste rap en France.
Ce livre n’est à pas confondre avec Les 100 albums essentiels du rap (toujours préfacé par Joey Starr) même si la sélection a l’air sensiblement similaire à celles des 100 albums légendaires.
Cette sélection d’albums couvre les 40 ans d’existence du hip-hop, avec des anecdotes sur les conditions d’enregistrement mais aussi des extraits de certaines paroles.
Ici, Cachin nous livre l’histoire du mouvement rap/hip-hop à travers cent disques. D’ailleurs, « album légendaire » ne veut pas forcément dire « le meilleur album » (perso la présence de Sexion d’Assaut dans ce bouquin me rend plus que perplexe).
A plusieurs reprises, l’auteur explique que l’album choisi n’est pas forcément le meilleur de la carrière de tel artiste ou groupe, il s’inscrit juste à un instant T dans l’histoire du rap et de la musique.
Sur les 100 albums, 33 sont français (enfin 30 puisqu’on compte les BO des films La Haine et Ma 6-T va crack-er ainsi que la compil Rapattitude) et on compte seulement 4 rappeuses (Lil’Kim et Missy Elliott chez les Américaines, Diam’s et Keny Arkana en France) (le rap, un milieu macho et sexiste ? Si peu…)
On découvre que finalement le rap est un microcosme où tout le monde se connait et… se déteste ! Ça se clashe par album interposé, surtout aux USA (ça se cale aussi des bastos dans la gueule), beaucoup moins en France, encore que MC Jean Gab’1 n’a pas tellement fait dans la dentelle,sans parler de la guéguerre Booba/La Fouine…
Les fans inconditionnels de hip hop n’apprendront rien de nouveau; en revanche pour ceux qui, comme moi, s’intéressent au genre mais ont quelques lacunes, ce livre devrait vous plaire et vous donnera envie de fouiller sur le site whosampled.com à n’en plus pouvoir.
A travers cet ouvrage, on s’aperçoit que finalement, le hip-hop n’est jamais que le cousin bâtard du punk. Comme lui, c’est un style qui vient de la rue, qui est contestataire et qui se démerde comme il peut. D’ailleurs Joey Starr le dit très bien en préface :
« Le hip-hop est un truc d’énergie plus que d’attitude. Et c’est aussi de faire avec les moyens du bord. »